Des adolescentes recrutées en foyers d’aide sociale à l’enfance étaient prostituées
Un couple de jeunes gens facilitait la prostitution d’adolescentes recrutées dans des foyers d’aide sociale à l’enfance.
Une très jeune fille, Inès, est poursuivie pour avoir, avec son petit-ami Walid, organisé un réseau de prostitution d’adolescentes placées dans des foyers d’aide sociale à l’enfance.
Prostituée dès l’âge de 13 ans
Inès s’est prostituée dès l’âge de 13 ans. C’est une autre adolescente placée comme elle dans un foyer de Cergy, dans le Val-d’Oise qui l’a initiée.
Sa souteneuse percevait alors 50% de ses gains mais lui fournissait l’aide logistique dont elle avait besoin, un appartement loué sur Paris et des annonces passées dans des journaux et réseaux sociaux.
Des adolescentes recrutées dans les foyers
Une fois le pied à l’étrier, Inès, qui a rencontré Walid, maintenant âgé de 22 ans, s’est lancée à son tour dans le rôle de souteneuse.
La jeune adolescente a recruté au sein des foyers de l’aide sociale à l’enfance, plusieurs adolescentes qui se sont, à leur tour, livrées à la prostitution en rétrocédant une partie de leurs gains.
Un signalement provoque une enquête
Une éducatrice a recueilli le témoignage d’une des pensionnaires du foyer. La responsable du foyer d’Ermont a fait alors un signalement aux autorités et une enquête a été ouverte.
Dès les premières investigations, deux autres adolescentes de la maison de l’enfance du département ont été identifiées comme prostituées.
Un réseau structuré
Peu à peu, l’enquête a mis en évidence un réseau structuré qui gravitait autour des établissements spécialisés du département.
Inès et son petit ami ont été rapidement soupçonnés d’avoir facilité l’activité de ces jeunes filles.
En 2017, le jeune couple a été mis en examen. Inès a déclaré avoir réservé des chambres d’hôtel et publié des annonces. Elle a également reconnu avoir recruté de nouvelles prostituées pour les « week-ends ».
Plus de 900 appels en 4 jours
Selon l’enquête, les clients étaient nombreux. Inès a reçu jusqu’à 957 appels de 200 clients potentiels en quatre jours.
En échange des facilités mises à disposition des prostituées, Inès percevait 50% de leurs gains et en donnait la moitié à Walid.
Depuis près d’un an, Walid est en détention provisoire et doit comparaître devant le tribunal correctionnel ce vendredi.
Le prévenu a toujours nié les faits se contentant de déclarer qu’il rendait service. Toutefois Inès a expliqué avoir payé une voiture à Walid pour qu’il lui apprenne à conduire.
Evidemment, des textos le mettant en cause ont été recueillis. Certains de ces SMS demandaient à Inès, qui se prostituait également, « d’en faire deux autres » pour ne pas travailler à perte.
Sous la contrainte
Une jeune fille fugueuse a raconté qu’elle était victime de chantage de la part du couple qui la menaçait de tout révéler à son frère si elle ne se prostituait plus.
Une fois bouclée, l’enquête a mis en évidence que d’autres hommes étaient liés à cette affaire sans pouvoir toutefois en apporter la preuve, rapporte 20 minutes.