Selon des chiffres du ministère de l'Intérieur diffusés par l'association 116 000 Enfants Disparus, l'an dernier, 49.422 enfants ont disparu en France, même si la majeure partie des cas correspondrait à des fugues.
Zoé, Mehdi, Perrine, Karina, Jennifer, Tifaine, Lucas... Leurs noms et leurs photos s'affichent en gros plan sur le site internet de l'association 116 000 Enfants Disparus, qui gère le numéro européen 116 000, au service des familles des jeunes portés disparus. Comme 3300 autres enfants, ces sept garçons et filles font partie des mineurs recherchés par les forces de l'ordre à la date du 22 mai 2018.
À l'occasion de la journée mondiale des enfants disparus, qui aura lieu ce vendredi 25 mai, l'association 116 000 Enfants Disparus publie des chiffres du ministère de l'Intérieur sur les signalements de disparitions de mineurs. En 2017, la police et la gendarmerie ont ainsi enregistré 49.422 signalements. «Un chiffre quasi identique année après année; l'an dernier, nous étions à 49.447», souligne Anne Larcher, directrice de l'association.
De manière générale, le ministère n'observe pas d‘importante différence quant au sexe des jeunes concernés: en 2017, 52,8% de ces disparitions concernaient des garçons, 47,2% des filles. En revanche, la plupart des enfants disparus (69,4% en 2017) sont âgés de plus de 15 ans.
De plus en plus de disparitions inquiétantes
Lors des signalements, les forces de l'ordre «catégorisent» les disparitions: certains enfants sont considérés comme fugueurs, alors que d'autres sont regroupés sous le vocable de «disparitions inquiétantes». En 2017, une immense majorité des signalements - 48.094 cas - correspondraient à des fugues. Les autres - 1328 cas - ont été classés comme des disparitions inquiétantes.
«Ce chiffre de disparitions inquiétantes grossit année après année: en 2016, on n'en comptabilisait que 687, contre 1328 en 2017. Cela pourrait vouloir dire que les forces de l'ordre ont tendance à être plus vigilantes, à ne pas tout de suite penser à une simple fugue, et donc à lancer des recherches de plus grande ampleur», analyse Anne Larcher.
«Trop de familles se retrouvent isolées»
Parmi ces 49.422 enfants disparus, combien sont retrouvés? «Une logique de “trois tiers” est souvent observée: un premier tiers d'enfants retrouvés très rapidement, un deuxième tiers d'enfants retrouvés dans les trois mois et un dernier tiers d'absences de très longue durée», souligne Anne Larcher. «Mais il est impossible de tenir des comptes précis. Certaines familles ne pensent pas à dire que leur enfant est revenu, certains disparus deviennent majeurs et sortent donc des fichiers alors qu'ils n'ont pas été retrouvés, etc.»
«Nous aimerions être capables de créer un fichier qui nous en dirait plus», reprend la présidente de l'association. «Mais sur les presque 50.000 cas recensés chaque année, seuls 1200 font l'objet d'une ouverture de dossier chez nous, ce qui est trop peu pour établir des statistiques.» Car le 116 000 est encore loin d'être un réflexe pour les familles, très peu nombreuses à appeler le numéro pourtant disponible 24h/24 et 7j/7.
Une situation que déplore Anne Larcher. «Face à la disparition d'un enfant, certaines familles sont immédiatement très entourées, notamment quand leur histoire est médiatisée. Mais trop d'autres familles se retrouvent isolées et ne savent pas vers qui se tourner alors que nous sommes là pour les aider. Ce soutien est d'autant plus important que dans une telle situation, il est très fréquent que les proches passent par une phase d'effondrement total...»
Source : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/05/24/01016-20180524ARTFIG00006-en-2017-1328-disparitions-inquietantes-d-enfants-ont-ete-signalees.php