Au moins sept personnes ont trouvé la mort dans des incidents de violence liés aux élections au Kenya à la date de ce mercredi, alors que le pays attend dans un climat tendu les résultats officiels du scrutin.
La police a abattu quatre personnes à Mathare, dans l'est de Nairobi, en tentant de disperser des manifestants d'opposition qui réagissaient à un communiqué du candidat à la présidentielle Raila Odinga, lequel affirme que l'élection a été truquée.
M. Odinga a affirmé que le système électoral avait été piraté et que les données avaient été manipulées pour favoriser le président sortant, Uhuru Kenyatta.
Cette déclaration a entraîné des manifestations violentes dans ses bastions comprenant Mathare, Dagoretti, Kisumu et Hima Bay, et la police a affronté les manifestants pour contenir les incidents.
Selon la police, les personnes tuées participaient à des crimes comprenant le vol de leurs concitoyens sous le prétexte de contestation des résultats de l'élection.
Les jeunes avaient barricadé une section de la route principale traversant Mathare en brûlant des pneus et en plaçant des rochers en travers de la route.
"Nous ne laisserons personne trafiquer les résultats", scandaient les jeunes. "C'est injuste et nous demandons à la commission électorale d'annoncer les résultats corrects. Nous sommes même prêts à recommencer les élections", a dit l'un d'entre eux.
Les habitants ont accusé la police d'avoir déversé des gaz lacrymogènes et abattu les manifestants qui exerçaient simplement leurs droits démocratiques.
La tension restait forte dans cette zone mercredi soir alors que les habitants ont fait vœu d'organiser davantage de manifestations tant que les résultats des élections seront contestés par M. Odinga.
M. Odinga, candidat du ticket de la Super-alliance nationale (NASA) a contesté les résultats des élections mercredi, affirmant qu'ils avaient été générés par ordinateur.
Il a publié les résultats des centres de sondages de la NASA selon lesquels il serait en tête du scrutin avec 8,1 millions de voix contre 7,2 millions pour le président Kenyatta.
Les résultats de la commission électorale donnent au contraire M. Kenyatta en tête avec 8 millions de voix contre 6,6 millions pour M. Odinga.
Avec son colistier, Kalonzo Musyoka, M. Odinga a appelé leurs partisans à garder le calme et à poursuivre une activité normale, cependant il n'a pas exclu l'organisation de manifestations massives dans tout le pays.
"Pour l'instant nous disons à nos partisans de rester calmes mais le moment venu, nous n'hésiterons pas à faire appel à eux", a dit M. Musyoka.
Les défenseurs des droits de l'Homme ont dénoncé le meurtre de manifestants par la police, soulignant que le droit de manifester faisait partie des droits de l'Homme.
"Les manifestations sont autorisées par la loi. La police n'a pas à tuer des gens qui font ce à quoi la loi les autorise légitimement", a fait valoir la militante Maina Kiai.
Le ministre de l'Intérieur en exercice, Fred Matiangi, a fait savoir que la police était prête à étouffer toute manifestation et à protéger la paix et la sécurité pour protéger les biens et les vies humaines.
Des actions sévères seront prises contre les utilisateurs de médias sociaux qui diffusent des allégations sur des violences et des manifestations dans différentes zones du pays, a déclaré M. Matiangi. Fi
Source : http://french.china.org.cn/foreign/txt/2017-08/10/content_41382217.htm