Montpellier : sursis pour l'éducateur après l'agression sexuelle sur une fillette
L'homme s'en était pris à une enfant de 5 ans au cours d'une sortie au cinéma, pendant les vacances de la Toussaint, en 2014.
“C’est difficile d’expliquer. C’était une période difficile de ma vie. Je venais d’avoir une fille.” Deux ans et demi après les faits, face à ses juges de la correctionnelle, le trentenaire portant chemise blanche et catogan est bien en peine d’expliciter son geste.
Dire pourquoi, ce 31 octobre 2014, dans un cinéma du Clapas et alors qu’il accompagnait des minots à une séance en tant qu’éducateur d’un centre de loisirs de l’Écusson, il a glissé sa main sous les vêtements d’une fillette de 5 ans avant de lui caresser le sexe. Plus inquiétant sont ces heures passées à visionner des sites pédo-pornographiques depuis l’adolescence. Ici non plus guère d’explications. Et le prévenu de poursuivre cahin-caha : “Je ne sais pas ce qui m’a pris... Ça a duré pas plus de trente secondes.”
"Cela a été une bombe qui est arrivée ce jour-là !"
Depuis ? L’intéressé dit suivre un traitement. “Je sens, oui, des avancées et que c’est bénéfique.” Mais si l’une des blouses blanches l’ayant examiné ne décèle aucune dangerosité ni pathologie liée à l’infraction, l’un de ses confrères se montre à tout le moins plus réservé. Évoquant même l’éventualité d’une récidive.
Bref, “des faits plus que déplacés. Rien n’a été fait pour essayer de comprendre et se soigner”, estime Me Cardin-Donnadieu depuis le banc des parties civiles. Puis de rappeler le séisme provoqué chez ses clients par cette affaire. “La cellule familiale a été touchée, cela a été une bombe qui est arrivée ce jour-là ! C’est quelque chose d’extrêmement perturbant pour un enfant, c’est hors normes.”
"Vous avez trahi la confiance naturelle que peut avoir une gosse à l’égard des adultes"
Car il y a “cette confusion entre l’homme, protecteur, qui devient l’agresseur.” “Vous avez trahi la confiance naturelle que peut avoir une gosse à l’égard des adultes. Et sachez que cette mère doit se sentir coupable d’avoir confié son bout de chou comme cela”, estime le représentant du parquet.
De quoi justifier ces trois ans d’emprisonnement. Intégralement assortis d’un sursis mais également d’un suivi socio-judiciaire, cinq années de rang et d’une interdiction définitive d’exercer une activité professionnelle en lien avec des enfants.
“Il n’y a pas eu, à aucun moment, une tentative d’échappatoire. Il a reconnu les faits et c’est vrai que c’est mieux. Mais la part entre la perversion et la pathologie reste quelque chose d’un petit peu flou. Et puis c’est vrai que ce n’est pas facile d’aller frapper à la porte d’un médecin. C’est difficile parce que l’on a honte”, estime le conseil du trentenaire. Lequel a, au final, écopé de la peine réclamée un peu plus tôt par le ministère public.