Il dit que les femmes ont un «quart» de cerveau
Arabie SaouditeUn religieux saoudien a affirmé que les femmes ne devraient pas être autorisées à conduire faute d'intelligence. Il a été interdit de prêche.
Un religieux saoudien qui a affirmé que les femmes ne devraient pas être autorisées à conduire car elles n'ont que le «quart» du cerveau d'un homme a été interdit de prêche, ont indiqué vendredi les autorités.
Saad al-Hijri a été suspendu de toute activité religieuse dans la province d'Asir (sud) après que ses propos eurent défrayé la chronique sur les réseaux sociaux dans ce royaume ultraconservateur qui applique une version rigoriste de l'islam.
«Pas la moitié, mais un quart»
Dans une vidéo qui l'identifie comme un important dignitaire religieux, Hijri affirme que les femmes ont normalement «la moitié du cerveau» d'un homme mais qu'elles n'en ont plus qu'un «quart» quand elles vont faire du shopping et qu'elles ne doivent donc pas être autorisées à conduire un véhicule.
Les femmes n'ont pas le droit de conduire en Arabie saoudite, un pays où elles sont maintenues à l'écart des hommes qui ne sont pas membres de leur famille dans les lieux publics.
Les Saoudiennes sont en outre soumises à la tutelle de membres mâles de leurs familles - généralement le père, le mari ou le frère - pour pouvoir faire des études ou voyager.
Ne pas porter atteinte aux valeurs d'égalité
La sanction imposée à ce religieux par les autorités «est un signe montrant que les plateformes de prêche ne seront pas utilisées pour porter atteinte aux valeurs d'égalité, de justice et de respect des femmes inhérentes à l'islam», a précisé le porte-parole du gouverneur de la province d'Asir dans un communiqué.
«Quiconque utilisera ces plateformes de prêche dans le futur pour porter atteinte à ces valeurs sera suspendu», a-t-il poursuivi.
Après avoir été sanctionné, le religieux a indiqué que sa «langue avait fourché», selon le journal en ligne Sabq.
Dénoncé par des militants
Ses propos, dénoncés par des militants des droits de la femme, ont toutefois reçu des soutiens dans des milieux conservateurs. (afp/nxp)