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La Cour des comptes ne croit pas à la baisse du déficit promise par Emmanuel Macron


«Freinage tardif» des dépenses, amélioration «peu vraisemblable» de la situation des collectivités locales: les magistrats financiers de la rue Cambon ne sont guère convaincus par le redressement des finances publiques annoncé par le chef de l'État.

Quelle que soit la majorité en place, la Cour des comptes ne relâche jamais sa vigilance. Dans son rapport public annuel dévoilé ce mercredi matin, la sentinelle des comptes publics alerte une nouvelle fois sur le chemin tracé d'ici 2022 pour les budgets de l'État, des collectivités locales et de la Sécurité sociale. Les magistrats financiers ne croient pas à la promesse du gouvernement qui entend réduire le déficit public de 2,9% en 2017 à 0,3% en 2022. Une trajectoire qui serait... historique car elle «repose sur un pari fort», s'inquiète la Cour des comptes.

 

Les fondations mêmes de la loi de programmation de finances publiques 2018-2022 posent problème aux juges financiers. Ils jugent «optimistes» les prévisions de croissance, qui sous-tendent rien de moins que le montant des recettes espéré par le gouvernement durant le quinquennat, et celui des dépenses attendues. L'exécutif a retenu une croissance de 1,8% par an sur le quinquennat. Ce chiffre, s'il est raisonnable pour 2018, n'en demeure pas moins problématique à plus long terme car il se situe au-dessus de la «croissance potentielle» de la France. Comprendre qu'il est supérieur à ce que l'économie française peut produire à long terme, vu son état actuel.

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À partir de cette base favorable, «l'effort de freinage» sur les dépenses publiques ne sera que tardif (après 2019). C'est parce que l'accent est mis d'abord sur la baisse des impôts, rétorque le ministère des Finances dans sa réponse à la Cour des comptes. Il n'empêche que le redressement des finances publiques demeurera «insuffisant à assurer le respect des engagements européens de la France», tacle la Cour des comptes. En effet, la part du déficit public qui n'est pas généré par la bonne ou mauvaise santé de l'économie ne diminuera pas suffisamment durant le quinquennat.

«Peu vraisemblable»

Cette baisse du déficit durant le quinquennat, insuffisante bien que construite sur une base favorable, présente encore un défaut supplémentaire aux yeux des comptables de la République. La réussite du plan de redressement des finances publiques suppose ainsi que les collectivités locales accumulent les excédents budgétaires. En un mot, qu'elles dépensent moins qu'elles ne récoltent de recettes, surtout à partir de 2020. À cœur vaillant rien d'impossible, dit le dicton. Mais une telle situation ne s'est pas vue depuis les années 1950! Bref, cette perspective est «peu vraisemblable», tacle la Cour. Surtout, la méthode pour y parvenir n'a jamais été éprouvée auparavant. L'État signera des contrats avec les 300 plus grandes collectivités pour que celles-ci s'engagent à maîtriser leurs dépenses de fonctionnement et leur endettement.

Pour ne rien arranger, le gouvernement n'a pas encore dévoilé comment il allait réaliser des économies (4,5 milliards d'euros de baisse de dépenses par an à compter de 2020) dans la sphère de l'État, déplorent les magistrats. Il devrait cependant préciser ses intentions d'ici le printemps. En attendant, il a annoncé fin janvier qu'il voulait frapper fort, en engageant «un plan de départs volontaires» de fonctionnaires. Emmanuel Macron a indiqué qu'il lui fallait supprimer 120.000 postes dans la fonction publique (État, collectivités locales et hôpitaux) durant le quinquennat pour réaliser son plan d'économies.

SOURCE LEFIGARO

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