Plus de 8.000 filles en Belgique risquent une mutilation génitale
Toutes les dix secondes, une fille de moins de 12 ans est excisée. Selon une enquête réalisée par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, en Belgique, 17.273 filles et femmes sont excisées. Comment est-ce possible?
Dans le monde, 200 millions de femmes sont excisées. Toutes les dix secondes, une fille de moins de 12 ans subit une mutilation génitale.
Et le plus inquiétant, c'est qu'un nombre important de femmes vivant en Belgique sont excisées elles aussi. Ce chiffre s'élève plus exactement à 17.273. C'est ce que rapporte l'Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. Le pire, c'est que 8.644 autres risquent de subir le même sort, soit quatre fois plus qu’il y a dix ans.
Et comment se fait-il que ce phénomène devient de plus en plus important en Belgique, surtout au 21ème siècle? La raison principale est le flux migratoire et la naissance de filles originaires de pays où l’excision est courante, comme la Guinée, la Somalie, l’Egypte, l’Ethiopie et la Côte d’Ivoire.
En Guinée, 97% des filles et des femmes sont excisées
Un documentaire tourné en Guinée par Sofie Peeters, une journaliste pour De Standaard, illustre à quel point la tradition de l'excision reste très important dans ce pays. Ce documentaire montre aussi que faire évoluer les esprits n'est pas si facile. En Guinée, 97% des filles et des femmes sont excisées. Ces petites filles, femmes sont mutilées et se font découper leur clitoris externe ainsi que leurs petites lèvres à l'aide d'un rasoir dans des conditions catastrophiques.
Si la tradition veut que les femmes soient incisées en Guinée, c'est pour éviter qu'elles ne "courent après d'autres hommes", afin de rester "fidèle" à leur mari, peut-on voir dans le documentaire. Pour ceux qui respectent la tradition en Guinée, c'est un "honneur" de se faire exciser, expliquent deux imams à la journaliste. Et quand on leur demande leur avis sur le "mal" que ça fait aux femmes, ils ne savent pas comment c'est. Comme ils le disent dans le documentaire, "ils ne sont pas docteurs".