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Macron vole le pain de la bouche des petits retraités


A dix jours de la journée d’action des retraités (le 15 mars à l’appel de 9 syndicats et associations), la colère monte dans le pays contre le président des riches. Photo : Boris Horvat/AFP

Selon un sondage publié le 3 mars, 71% des Français considèrent qu’il est injuste de surtaxer les retraités, par une augmentation de la CSG, pour « redonner du pouvoir d’achat aux salariés du privé et aux indépendants ». Alors que les pensions sont bloquées depuis plusieurs années, cette augmentation de la CSG fait perdre 27,50€ par mois a un retraité qui percevait une pension nette mensuelle de 1 500€ en 2017. C’est en moyenne le prix d’une baguette de main par jour que le gouvernement lui enlève ainsi. Et en même temps, les riches ne paient plus l’impôt sur la fortune tandis que les entreprises du CAC 40 annoncent des records de profits pour 2017.

Les sondages se suivent et indiquent tous la même tendance depuis quelques semaines. La cote de popularité du président de la République qui avait remonté entre octobre et décembre 2017 est en baisse constante depuis le début de cette année. Un sondage Viavoice, réalisé les 22 et 23 février auprès de 1010 personnes pour le quotidien Libération du 3 mars, nous indique que seulement 41% des sondés ont une bonne opinion du président de la République contre 46% en décembre.

L’institut de sondage a aussi posé la question suivante au panel de Français interrogés : « Est-il justifié d’augmenter la CSG des retraités gagnant plus de 1 300 euros par mois (2 000 euros pour un couple) pour redonner du pouvoir d’achat aux salariés du privé et aux indépendants ? ». 71% des personnes interrogées ont répondu « non » à cette question, 21% ont répondu « oui » et 8% n’ont pas souhaité donner de réponse. S’il fallait une preuve de plus de la réserve croissante des Français quant au soit disant coup de pouce donné ainsi au pouvoir d’achat des actifs, ce sondage nous la donne aussi. Les sondés ne sont que 12% à considérer que les mesures décidées par Emmanuel Macron et le gouvernement d’Edouard Philippe « améliorent globalement le pouvoir d’achat des Français ». 30% pensent que ces mesures ne modifient pas la situation et 52% pensent qu’elles « détériorent globalement le pouvoir d’achat des Français ». Il n’y a que 6% de non-réponse à ces trois questions.

 

Les Français ne sont pas dupes de la manipulation visant à enrichir les riches

Depuis l’entrée en vigueur de cette mesure, voulue personnellement par le président Macron, mais spoliatrice au regard des droits acquis par des millions de retraités qui ont souvent cotisé pendant plus de quarante ans, chacun a pu se rendre compte que cette ponction diminue sensiblement des pensions qui n’avaient pas augmenté depuis plusieurs années. Les retraités qui ont fait leurs comptes ont découvert que la hausse de 1,7% de la CSG appliquée à la pension brute, se traduisait par une baisse de 1,83% sur la pension nette. Dit autrement, un retraité qui percevait 1 500€ net avant la hausse de la CSG pouvait penser que sa pension allait diminuer de 25,50€ par mois et de 306 euros sur l’année. La baisse sera de 27,45 euros par mois ce qui donnera moins 329,40 euros sur l’année. C’est la baguette de pain que Macron enlève quotidiennement de la bouche du modeste retraité.

Des veufs et surtout des veuves qui touchaient moins de 1 200€ par mois, mais percevaient en plus une pension de réversion de leur défunt conjoint, se retrouvent taxés sur la totalité de leurs revenus par ce prélèvement. Or, il faut savoir que ce prélèvement a été voulu par le président de la République afin de concéder une petite augmentation du salaire net des actifs, sans que cela ne coûte un seul centime aux patrons. En supprimant la cotisation maladie et la cotisation chômage qui étaient à la charge du salarié, on augmente ainsi le salaire net de 1,4%. Mais c’est une opération blanche pour l’employeur, même quand il s’agit de LVMH, de Carrefour, de Renault, de Peugeot-Citroën, de Dassault, du Crédit Agricole ou de BNP Paribas.

 

Taxer les retraités pour supprimer l’ISF de Carlos Ghosn et Bernard Arnault

Pourtant, ces grandes entreprises qui surpaient leurs dirigeants ont les moyens de payer leurs salariés. Le Figaro de ce lundi 5 mars indique que « sur les 39 entreprises du CAC 40 qui ont dévoilé leurs comptes, 31 affichent des résultats en hausse. La palme du plus fort bénéfice revient à Sanofi » avec 8,4 milliards d’euros que le journal de Serge Dassault publie entre parenthèses. LVMH a annoncé 5,12 milliards d’euros de bénéfices pour l‘année 2017. Bernard Arnault qui percevait déjà 4,5 millions de salaire en 2011 n’aura pas à payer l’impôt sur la fortune sur la somme perçue en 2017 puisque Macron ne taxe plus que la fortune immobilière. Renault annonce aussi 5,2 milliards de profits en 2017, soit une augmentation 47%. Qui peut penser que Renault n’a pas les moyens d’augmenter les salaires de son personnel au point qu’il faille prendre en charge leur cotisation pour le chômage et pour la Sécurité sociale par les retraités ? Surtout que ces derniers ne sont plus concernés par le chômage, faute d’avoir droit aux indemnisations ! Mais, grâce à la double opération de la hausse de la CSG pour taxer les retraités et de la suppression de l’ISF, Carlos Ghosn, PDG de Renault ne paiera plus cet ISF sur ses 7 millions d’euros de salaire perçus en 2017.

 

De bonnes raisons pour être dans la rue le 15 mars prochain

A dix jours de leur journée d’action qui aura lieu le 15 mars à l’appel de 9 syndicats et associations de retraités, la colère monte dans le pays contre le président des riches. Et pas seulement chez cette catégorie de la population. Partout où ils osent encore aller au contact de la population dans leur circonscription, les députés de La République En Marche constatent que cette hausse de la CSG a profondément mécontenté les gens qui ont voté pour eux. Au point nous dit le Canard Enchaîné de la semaine dernière que « l’Elysée réfléchit bien à une stratégie pour tenter d’effacer les effets négatifs de cette hausse de la CSG ».

Ajoutons que ces modifications des prélèvements pourraient produire d’autres effets pervers en réduisant à l’avenir les dépenses sociales des communes et des départements qui seront bientôt privées de la part qui leur revenait jusqu’à présent des ressources fournis par la taxe d’habitation que Macron a décidé de supprimer progressivement sans dire par quoi il allait la remplacer. Or il est question dans les ministères de trouver de nouvelles ressources, y compris par une augmentation de la TVA que les ménages modestes paient sur tous leurs revenus, faute de pouvoir épargner le moindre euro. Là encore, il est question de prendre aux pauvres pour donner aux riches. C’est une obsession chez Emmanuel Macron!

Gérard Le Puill

Journaliste et auteur

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