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Vol d’armes de service : La chute de Mariama, de la police à la prison


L’Adjointe de Sécurité (ADS) avait fini par avouer avoir dérobé deux pistolets Sig Sauer SP2022 et leurs chargeurs garnis dans son service de police.

 

De Cadet de la République…

La courte carrière de Mariama dans la Police Nationale a débuté en septembre 2015 lorsqu’elle s’engage comme Cadet de la République. Sans diplôme, ce dispositif de recrutement a permis à la jeune femme de 20 ans de rejoindre les effectifs policiers.

…à Adjoint de Sécurité

Un an plus tard, elle était recrutée comme Adjointe de Sécurité, un contrat à durée déterminée de catégorie C dans la Police Nationale. Mariama intégrait une brigade de jour du commissariat de Pantin en Seine-Saint-Denis.

 

Des doutes sur sa probité

Déjà à cette époque, des doutes planaient sur elle quant à son respect du Code de Déontologie de l’institution. Elle était soupçonnée de consulter des fichiers de police et de fournir des informations à son frère et des proches originaires d’une cité d’Ozoir-la-Ferrière en Seine-et-Marne. Sans pouvoir prouver formellement son implication dans ce détournement de fichiers, elle était tout de même mutée à la garde de l’entrée de la direction départementale à Bobigny.

Elle apprend l’arabe et écoute des prêches de l’imam controversé de Brest

Ses collègues ont vu les habitudes de la jeune femme changer : elle émettait le souhait de quitter la police car elle ne pouvait pas porter le voile en service, s’était mise à apprendre la langue arabe et à écouter des prêches d’un imam controversé. Elle envisageait de se marier avec un « bon musulman » selon ses dires et de quitter le pays.

Placée en garde à vue en 2017 : une enquête riche en révélations

En août 2017, deux pistolets administratifs disparaissaient de son service de Bobigny durant la nuit. L’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) ouvrait une enquête et Mariama était placée en garde à vue. Des raisons plausibles de soupçonner qu’elle était en cause dans cette affaire pesées sur elle : la jeune femme s’était renseignée sur le prix d’une arme de même modèle que celles dérobées. Les enquêteurs de l’IGPN sont arrivés à déterminer également que Mariama envisageait de se faire licencier pour faute grave. Sa garde à vue levée, elle était tout de même suspendue de ses fonctions.

En février 2018, elle passe aux aveux

Interpellée et placée de nouveau en garde à vue en février 2018 par les enquêteurs de la Police Judiciaire de Versailles cette fois, elle passait aux aveux. Son frère, un ami, un militaire et son complice étaient eux aussi interpellés et cuisinés par les policiers. Lors d’une audition, Mariama a raconté comment elle s’est emparée des armes après avoir quitté sa guérite : « Je suis entrée dans la salle avec le code. J’ai ouvert les coffres, j’ai pris les deux Sig au hasard et des chargeurs ». Elle détaille ensuite le scénario mis en place : son complice s’était fait passer pour son petit-ami et lui avait apporté sa « gamelle » pour le repas, qu’elle soit-disant avait oubliée à son domicile. L’échange avait eu lieu à ce moment-là.

Aux enquêteurs elle affirmait : « J’ai touché 300 €… Je ne voulais pas le faire. Je regrette énormément mon geste. Je ne sais pas ce que sont devenues les armes. Je sais juste qu’elles ont été vendues ».

Un militaire revend un pistolet à un trafiquant de drogue

L’enquête a permis de déterminer que Mehdi, un caporal-chef au 152e régiment d’infanterie de Colmar âgé de 28 ans, avait racheté les deux armes au petit frère de Mariama, Salif. Le soldat peu scrupuleux avait revendu l’un des pistolets Sig Sauer SP2022 pour 800€ à un trafiquant de stupéfiants. La seconde arme a disparu de la circulation, relate Le Parisien.

Mise en examen et écrouée

L’adjointe de sécurité était alors mise en examen le 8 février et placée en détention provisoire, à l’issue de sa garde à vue.

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