NDDL : La facture de l’opération dans la ZAD dépasse les 5 millions d’euros
5 millions d’euros. C’est le prix de l’opération d’évacuation de la ZAD, calculé « à minima » et qui a été franchi, explique Le Figaro qui détaille les dépenses.
C’est un coût sécuritaire colossale qui n’a pas permis d’évacuer la totalité de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. A la fin de cette dernière semaine d’avril, la somme de 5 millions d’euros aura déjà été dépassée.
L’opération a débuté le 9 avril dernier. Ce sont 20 à 25 escadrons de gendarmes mobiles (65 hommes par escadron) qui ont été déployés dans les 1650 hectares de la ZAD. 2 à 6 compagnies de CRS (75 hommes par unité) ont également été déployés en renfort.
Il s’agit du plus gros dispositif de forces de l’ordre mis en place, depuis les émeutes de 2005. Chaque jour et par unité, l’opération coûte 15.000 euros écrit Le Figaro.
3 millions d’euros d’indemnités et de logement
C’est d’abord les frais de déplacement des forces de l’ordre qui coûte le plus. Chaque gendarme mobile et CRS en déplacement, touchent 40 euros par jour au titre de l’indemnité journalière d’absence temporaire (IJAT), récemment réévaluée. Un total de 20 jours à la fin de la semaine à multiplier par le nombre d’effectifs, soit un million et demi d’euros.
Le logement des gendarmes mobiles et des CRS arrivent en seconde position des dépenses. Vu leur nombre, il est nécessaire de loger les forces de l’ordre à l’hôtel, soit plus de 3000 euros par jour et par unité. Un total égal là aussi à 1,5 million d’euros.
Un montant qui n’inclut pas le logement des états-major de coordination (GTG, GOMO) ainsi que le directeur général de la gendarmerie nationale et de son aréopage d’officiers.
Un demi million d’euros de matériels et déplacements
1,5 million d’euros est consacré aussi aux péages, au carburant et à la nourriture. Un montant sous-estimé puisqu’il n’inclut pas les frais des deux hélicoptères déployés (1500 à 2000 euros de l’heure de vol), les drones et les blindés. Selon un officier cité par ce même quotidien, « les 2 millions d’euros sont largement dépassés » pour ce poste des dépenses.
Autre dépenses : des engins loués à des entreprises pour détruire en partie la ZAD. Certains ont été détruits par les zadistes. Une facture là aussi salée qui dépasse les 500.000 euros.
300.000 euros de grenades utilisées
Plus de 10.000 grenades ont été tirées par les gendarmes en même pas trois semaines. Les prix de chaque grenade sont de 30 à 50 euros. 30 euros la grenade de base, 40 euros la lacrymo à effet sonore et 50 euros la grenade de « désencerclement ». Un total qui atteint ici les 300.000 euros et qui ne prend pas en compte les grenades utilisées par les CRS.
Une somme de 300.000 euros à laquelle il faut ajouter le matériel détruit durant les affrontements : boucliers, tenues, casques, et les engins endommagés, ainsi que les frais déboursés pour soigner les blessés qui sont à ce jour environ 70. A noter que certains ont été blessés gravement comme nous le racontions la semaine passée.
Le total de cette opération a donc dépassé les 5 millions d’euros, auquel les rémunérations des forces de l’ordre n’ont pas été prises en compte.
Le 16 avril dernier, l’association Gendarmes & Citoyens exprimaient son ras-le-bol et dénonçait un « immobilisme politique ».
Tous les moyens ont-ils été mis en œuvre pour évacuer la ZAD dans les meilleurs délais ? De réelles consignes de fermeté ont-elles été données aux gendarmes mobiles dont certains ont été gravement blessés par des bombes artisanales et des cocktails molotov ? Des questions qui restent en suspens.