Macron en Pépé le putois dans la presse australienne après sa bourde
Le chef de l'État a voulu complimenter l'épouse du premier ministre australien. Las, sa mauvaise utilisation du mot «delicious» lui a valu quelques commentaires négatifs dans les médias locaux.
Un mot de travers et ça dérape. Pour avoir voulu complimenter l'épouse de Malcolm Turnbull, mardi lors de sa conférence de presse commune avec le premier ministre australien, Emmanuel Macron s'est retrouvé dépeint en «Pépé le pew» à la une du quotidien national The Daily Telegraph. Personnage d'un dessin animé très populaire aux États-Unis dans les années 1950, «Pépé le putois» incarne la caricature du Français dans les pays anglo-saxons: séducteur, dragueur, tactile, collant, limite lourdingue... À cela s'ajoute l'aspect «putois» lié à la réputation des Français de ne pas se laver, ou moins que le reste du monde, comme en témoigne la baisse régulière des ventes de produits d'hygiène corporelle dans le pays (-2,4% l'année dernière).
Pour mériter une telle comparaison, Emmanuel Macron s'est mélangé les pinceaux dans la langue de Shakespeare. «Your wife is délicious», a-t-il lancé à Malcolm Turnbull. Si en français, la remarque se veut raffinée et délicate, il n'en va pas de même en anglais. Au mieux, cela pourrait se traduire par «Votre épouse est à croquer» ; au pire, cela suggère une invitation au caractère graveleux, limite vulgaire. Un peu à la manière de Donald Trump qui, lors de sa visite d'État en France l'année dernière, avait voulu complimenter Brigitte Macron en s'étonnant auprès de son époux qu'elle «soit encore en si bonne forme».
À grand renfort de «presidential faux pas», «Oh la la!» et autres «Sacrebleu» glissés dans les articles et commentaires, la presse australienne se régale du micro-incident diplomatique. D'autant que depuis le voyage d'Emmanuel Macron aux États-Unis fin avril et ses embrassades à répétition avec Donald Trump, le côté tactile du président de la République n'avait pas échappé aux Australiens. En découvrant la une du Daily Telegraph jeudi matin, le chef de l'État s'en est amusé. «Il n'y a pas un dirigeant européen qui fasse tous ses speeches en anglais. C'est important pour l'image de la France et c'est très apprécié», a expliqué Emmanuel Macron lors d'une rencontre informelle avec la presse. Quant à la réaction du premier ministre australien et de son épouse à son utilisation décalée du mot «delicious», le président de la République l'a assuré: «Ça les a beaucoup amusés».