Claude Guéant placé en garde à vue par les policiers de l’Office Central anti-corruption
L’ancien ministre de l’Intérieur est soupçonné d’être impliqué dans une affaire entre la France, la Belgique et le Kazakhstan.
Citez le nom de Claude Guéant à un policier et il vous répondra du tac au tac « Rends les primes ! ». Car l’ancien ministre de l’Intérieur sous la présidence de Nicolas Sarkozy a été condamné par la justice en 2015 pour avoir détourné des milliers d’euros en espèces destinés aux policiers de terrain sous la forme de « frais d’enquête et de surveillance ». Ces primes ont depuis été totalement abolies. Mais la semaine dernière, si le nom de Claude Guéant est revenu aux bons souvenirs des policiers, c’est pour une autre affaire : le « Kazakhgate ».
En garde à vue à l’OCLCIFF
Claude Guéant a été placé en garde à vue la semaine passée dans les locaux de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). Les enquêteurs s’interrogent sur le rôle qu’a pu jouer l’ancien secrétaire général de l’Élysée dans une affaire entre la France, la Belgique et le Kazakhstan au sujet d’une vente de 45 hélicoptères.
Une transaction de 2 milliards d’euros
Les policiers spécialisés enquêtent depuis le printemps 2012 sur ce dossier qui porte sur une vente d’hélicoptères au Kazakhstan pour environ 2 milliards d’euros. Quelques semaines avant le 27 juin 2011, jour de la signature du contrat par la France, le Parlement belge avait voté une loi dite de « transaction pénale » qui serait tombée à point pour trois ressortissants Ouzbeks et Kazakhs. Ces trois hommes d’affaires, tombés sous le coup de la justice locale, seraient des proches du président kazakh Noursoultan Nazarbaïev. La fameuse loi leur aurait permis d’éviter un procès en échange du paiement d’une amende.
Une pression du pouvoir français sur les parlementaires belges ?
Les autorités françaises sont soupçonnées d’avoir fait pression sur des parlementaires belges pour favoriser la mise en oeuvre de la loi sur la « transaction pénale » et obtenir en contrepartie l’important contrat de vente d’hélicoptères.
L’enquête se poursuit
La garde à vue de Claude Guéant a été levée à l’issue des diverses investigations. Mais il pourrait être convoqué ultérieurement par le juge d’instruction en vue d’une mise en examen, rapporte le JDD.