31 ans après, un prélèvement ADN permet d’identifier les parents de la petite fille découverte morte
Plus de trente ans après la découverte du corps d’une fillette martyrisée, ses parents ont été identifiés. Ils doivent être mis en examen ce jeudi.
Elle est enterrée à quelques kilomètres du château de Chambord (Loir-et-Cher). Sur la stèle de la tombe de la petite fille découverte morte il y a plus de 30 ans est inscrit : « À la mémoire de la petite inconnue de l’A10 ». L’enquête s’est enfin débloquée.
Les faits datent du 11 août 1987. Des agents d’entretien avaient découvert dans un fossé en bordure de l’autoroute A10, dans le Loir-et-Cher, le corps tuméfié d’une fillette de 4 ans entouré.
La victime présentait de nombreuses traces de violences : des brûlures, des morsures, et des fractures non consolidées. Selon le médecin légiste, la petite fille était décédée depuis seulement quelques heures.
Une tombe anonyme depuis 30 ans
L’enquête diligentée à l’époque est restée sans résultat, l’identité de l’enfant n’ayant pas pu être établie. Les gendarmes avaient diffusé un portrait-robot de la fillette pour tenter de retrouver des membres de sa famille écrit Europe 1.
Plus de 60.000 écoles maternelles avaient été consultées. L’affaire avait fait la Une de l’émission « Témoin numéro un » en 1993, en vain. La justice avait ensuite lancé un nouvel appel à témoins en 2012, sans résultats.
Identifiés par «hasard»
Des prélèvements d’ADN avaient été effectués sur la couverture retrouvées avec la petite fille, permettant d’isoler plusieurs empreintes génétiques, dont celles de ses parents et des membres de sa famille.
Fin 2016, un individu a été interpellé dans le cadre d’une affaire banale. L’ADN de cet homme a alors été confronté automatiquement à la base des empreintes génétiques inconnues.
Cette manipulation a permis de déterminer que l’individu était vraisemblablement un frère de la petite victime. Les gendarmes d’Orléans ont poursuivi l’enquête et sont parvenus à identifier les parents de la victime.
Inass, 4 ans.
Ce mardi, les parents aujourd’hui sexagénaires ont été interpellés. La comparaison de leur ADN a confirmé leur lien de parenté avec l’enfant retrouvé mort, prénommée Inass.
Ces derniers avaient bien eu plusieurs enfants, dont une petite fille en 1983, qui avait disparu. Inass serait donc morte à l’âge de 4 ans.
Placés en garde à vue, les deux parents sont interrogés sur les faits et doivent être présentés à un juge d’instruction de Blois, en vue de leur mise en examen.